
La compagnie nationale Électricité du Liban a annoncé samedi 9 octobre l' »effondrement total du réseau sans aucune possibilité de le restaurer pour le moment ». Des coupures à grande échelle ont perturbé la vie de tous les jours, et de nombreuses personnes dépendent de générateurs privés – un retour aux difficultés de la guerre civile. La capitale du pays a été frappée par de graves pénuries de carburant, ce qui signifie que les habitants n’ont que peu, voire pas du tout, d’électricité fournie par l’État depuis des mois déjà. Les coupures de courant durent actuellement entre 18 et 24 heures par jour, la plupart des Libanais s’en remettant à des générateurs coûteux qui dégagent d’épaisses fumées. Les pannes dévastatrices ont été largement imputées à une corruption de longue date. L’entreprise publique d’électricité, Electricité du Liban (EDL), a prévenu en septembre que le pays pourrait plonger dans un black-out total en octobre, en raison de la diminution des réserves de carburant. Il s’agit de la deuxième panne totale signalée depuis le début du mois. Pour la première, le réseau avait été rétabli quelques jours plus tard. Le Liban a été plongé dans un blackout total samedi 9 octobre après l’arrêt de l’activité de deux importantes centrales électriques faute de carburant, a annoncé la compagnie nationale Électricité du Liban (EDL). Englué dans une crise inédite, qualifiée par la Banque mondiale d’une des pires dans l’histoire du monde depuis 1850, le pays connait depuis des mois des rationnements draconiens de courant, culminant à plus de 22h par jour, et peine à importer du carburant, sur fond d’une dégringolade historique de la monnaie nationale et d’un assèchement des devises étrangères. Ces coupures paralysent la vie de la population et plusieurs secteurs vitaux, tandis que les gérants de générateurs privés, qui prennent généralement le relais, rationnent aussi commerces, hôpitaux et foyers, à mesure que le carburant se raréfie.

Un pétrolier attendu samedi soir « Après que la centrale de Deir Ammar a été contrainte d’arrêter sa production d’électricité hier matin en raison de l’épuisement de ses réserves de gazole, la centrale de Zahrani s’est également arrêtée cet après-midi pour la même raison », a indiqué l’EDL dans un communiqué. Cela a conduit à un « effondrement total du réseau sans aucune possibilité de le restaurer pour le moment », ajoute le document, alors que les autres centrales du pays fonctionnent a minima. Une source au ministère de l’Énergie a indiqué à l’Agence France-Presse que des efforts étaient déployés « pour trouver une solution au problème ». Dans son communiqué, l’EDL a indiqué qu’un pétrolier devait arriver samedi soir et être déchargé en début de semaine prochaine. La communauté internationale réclame des réformes urgentes aux autorités libanaises, notamment pour l’EDL, symbole d’une mauvaise gouvernance et de la déliquescence des services publics au Liban. Formé en septembre après 13 mois de querelles politiciennes, le nouveau gouvernement s’est engagé à amorcer des réformes dans le secteur de l’électricité et à rétablir progressivement le courant public. Le Liban négocie avec l’Égypte et la Jordanie l’acheminement de gaz et d’électricité via la Syrie, tandis que le mouvement chiite Hezbollah a annoncé ces dernières semaines plusieurs livraisons de fuel iranien pour pallier les graves pénuries de courant et de carburant. Un accord a également été conclu entre les autorités et l’Irak pour la distribution de pétrole irakien au Liban en contrepartie de services médicaux.
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