Un ami m’a demandé mon avis sur le projet de vaccin développé par Novavax. Bien évidemment n’étant pas généticien, je ne savais pas trop quoi répondre…Pour lui répondre, j’ai relu une vidéo de Christian Vélot, généticien moléculaire à l’université Paris Saclay. Ses explications m’ont éclairé sur le sujet. Ci dessous mes notes.. Bonne lecture !
1- LE VIRUS
a-virus nus : Le virus est une protéine présente en plusieurs exemplaires et qui s’auto assemble pour former une petite coque. La coque protéique va renformer le matériel génétique du virus.l’ensemble s’appelle capside
b-virus enveloppé : c’est un virus nu (capside) avec autour, une enveloppe qui est une bi-couche de graisse dans laquelle sont « enchassées » plusieurs exemplaires d’une protéine (protéine de surface). Le SARS-COV2 est un virus de ce type.
Dans le cas du coronavirus (sars_cov2), la protéine de surface est la protéine spike. La distribution et l’agencement de la protéine de surface dans la bi-couche de graisse donne un aspect de couronne d’où le nom de ‘coronavirus’.La protéine spike permet l’ancrage du virus à la surface des cellules qui vont être infectés par ce virus pour qu’ensuite le virus pénètre dans les cellules et y libère son matériel génétique.
2-ADN : notre matériel génétique
Dans l’ ADN, se trouvent les gènes. Les gènes détiennent le secret de fabrication des protéines qui sont les acteurs de tous les processus biologiques qui ont lieu dans nos cellules.
3-PASSAGE du GENE (ADN) en PROTEINE en 2 Etapes
Etape 1 – TRANSCRIPTION : On ne passe pas directement du gène à la protéine. L’ADN est d’abord converti en une molécule qu’on appelle l’ARN (intermédiaire entre l’ADN et la protéine) que l’on appelle ARN Messager. Il y a conversion du langage génétique contenu dans l’ADN en un langage génétique (identique) contenu dans une molécule d’ARN.PROCESSUS de conversion de l’ADN en ARN s’appelle « TRANSCRIPTION »
Etape 2 – TRADUCTIONL’ARN est décodée pour pouvoir fabriquer une protéine. On passe du langage génétique contenu dans l’ Adn en un langage protéique (contenu dans les protéines). Ce PROCESSUS est appelé TRADUCTION
4-COMMENT FONCTIONNE LE VIRUS
Le virus dont le matériel génétique est de l’ Adn va injecter dans la cellule qu’il infecte son matériel génétique. La cellule infectée va prendre en charge le matériel génétique du virus pour transcrire l’ Adn du virus en Arn, puis traduire l’ Arn virale en protéines virales…multiplication des particules virales.. qui se répandent, infectent d’autres cellules, d’autres individus.
Le virus n’a pas la capacité lui même de fabriquer ses propres protéines. C’est la machinerie cellulaires des cellules infectées qui travaillent pour lui. VIRUS dont le matériel génétique est de l’ARN (Sa capside contient de l’ARN.)C’est le cas des coronavirus comme le SARS-COV2 responsable de la Covid 19. Dans ce cas uniquement la machine de TRADUCTION est mise en fonctionnement (pas de TRANSCRIPTION).
4- Le VACCIN
Normalement un vaccin sert à s’entrainer à recevoir des agents infectieux pour être prêt à le neutraliser lorsqu’il arrivera..LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS
1-Vaccins à virus ENTIER
a-virus inactivé par un traitement chimique comme le formol ou irradiations aux ultraviolets (on parle alors de vaccin inactivé ). Le virus est connu comme un corps étranger et au corps de s’entraîner à fabriquer des anticorps sans risques.Inconvénients de ces vaccins inactivés : assez peu immunogènes. Pour potentialiser l’effet immunogène on utilise des sels d’aluminium, formaldéhydeCes vaccins sont peu efficaces, il faut des injections répétées.
b-virus atténué (on parle alors de vaccin vivant). Le virus est rendu inopérant mais il n’est pas mort (souche rendue thermosensible). Avantage de ces vaccins : plus immunogènes que les vaccins inactivés.Inconvénients : risque important car le virus n’est pas mort (risque chez les personnes immunodéprimés, chez la femme enceinte..il est donc déconseillé dans ce cas)
2-Vaccins à protéine recombinante (protéine vaccinante): on injecte uniquement la protéine de surfacePlutôt que d’injecter le virus entier et de prendre le risque de transmettre la maladie, on injecte une protéine du virus, notamment la protéine de surface lorsqu’il s’agit d’un virus enveloppé, pour pouvoir déclencher la production d’anticorps. On va chercher dans le matériel génétique du virus la partie de ce matériel génétique (le gène) qui détient le secret de fabrication de la protéine de surface. Puis on va le faire s’exprimer dans un milieu qui n’est pas le milieu du virus (cellules de levures, bactéries…) pour obtenir une fabrication à grande échelle de cette protéine de surface « recombinée ».
5- CAS des VACCINS COVID 19 : de quels vaccins s’agit il ?
vaccins inactivés : vaccin chinois Sinopharmvaccins à protéines recombinantes : production à grande échelle de la protéine de surfaceexemple : projet développé par Novavax (protéine de surface) et de l’entreprise Canadienne Medicago (protéine de la capside) et projet de Sanofi de vaccin a protéines recombinantesCes 2 types de vaccins sont des vaccins déjà connus
Autre type de vaccin : le vaccin « génétique »
vaccin à ARN Messager avec vecteur (nanoparticule de graisse) : Pfizer-BioNTech et modernaConsiste à injecter dans les cellules de la personne à vacciner le matériel génétique du virus SARS-COV2 (ARN Viral) détenant le secret de fabrication de la protéine SPIKE (protéine de surface) pour faire fabriquer la protéine directement par la personne.Exemple vaccin de Pfizer-BioNTech (vaccin à ARN Messager)On utilise des nanoparticules de graisses pour emprisonner le matériel génétique de SARS-COV2 (ARN Messager) que l’on injecte afin qu’elle vienne fusionner avec la bi-couche de graisse de nos propres cellules (membrane plasmique).
vaccin à ADN avec utilisation de vecteur par virus recombinant (adénovirus) : AstraZeneca et spoutnik (institut Gameleya en Russie)Utilisation d’un virus recombinant autre que SARS-COV2 pour ses capacités de s’introduire dans les cellules humaines; Virus recombinant : adénovirus (virus à ADN) comme les virus responsable d’état grippal que l’on a rendu inopérant et dans lequel on a introduit le matériel génétique de SARS-COV2 (qui détient le secret de fabrication de la protéine spike). on parle de virus recombinant car hybridation entre le virus utilisé (à ADN désactivé) et pour lequel on a substitué l’ARN du virus SARS-COV2.
SOUCIS !! On a converti l’ARN du virus SARS-COV2 en ADN car il était impossible d’insérer de l’ARN dans l’ADN. Pour cela il faut utiliser une enzyme virale (par exemple le rétrovirus du sida) qui fait l’inverse d’une transcription (Converti l’ARN en ADN ! ). Cette enzyme est appelée TRANSCRIPTASE INVERSE (inverse d’une transcription). Ainsi l’ADN fabriqué à partir l’ARN du SARS-COV2 est totalement artificiel (n’existe pas dans la vraie vie, fabrication en laboratoire).on met alors la copie ADN de l’ARN de SARS-COV2 dans l’ADN du virus de l’adénovirus. On utilise alors la faculté de l’adénovirus à délivrer de l’ADN recombinant (mixte du reste de l’ADN de l’adénovirus non éliminé et copie ADN de l’ARN SARS-COV2 qui détient le secret de fabrication de la protéine Spike).Nos propres cellules feront alors le travail de TRANSCRIPTION ( ADN-> ARN Messager) puis de TRADUCTION (en protéine spike).
RISQUE DES VACCINS GENETIQUE (nouvelle génération de vaccins pour lutter contre la covid 19)
Vaccins à ADN (par adénovirus recombinant) : injection de l’ADN Risque 1 : Risque d’insertion de l’ADN vaccinante dans notre propre ADN (nos propres chromosomes) : mutagenèse insertionnelle.On ne maitrise pas bien l’endroit ou cette adn va s’insérer. Dans le cadre des essais de thérapie génique réalisés en 2002 et 2003 pour réparer des gènes altérés l’expérience montre que malheureusement on ne parvient pas maitriser l’endroit ou l’ADN réparateur va s’insérer. Le risque avéré (2 personnes sur 10) est que l’ADN aille s’insérer sur les oncogènes qui sont des gènes de cancer provoquant ainsi leur perturbation (développement de leucémie).
Risque 2 : l’adénovirus est un virus étranger à notre corps et donc pas ‘innocent’ vis à vis de notre système immunitaire. De ce fait, il peut déclencher des réactions immunitaires inopportunes qui vont venir perturber la réponse vaccinale souhaitée. Un certain nombre d’essais cliniques en Belgique d’immunothérapie ont conduit à de l’immunotoxicité (réponse immunitaire indésirée : maladie auto-immune, réponse inflammatoire systémique fatale (1 personne sur 18) )
CONCLUSION de CHRISTIAN VELOT :
1-Risque d’insertion pour les vaccins ADN 2-Risque d’immunotoxicité des vaccins à ADN utilisant un virus recombinant
3-Risque de recombinaison virale (risque commun aux vaccins ADN et vaccins ARN)Les virus de même nature (ARN ou ADN) peuvent s’échanger des morceaux de leur matériel génétique l’un avec l’autre (entre le matériel génétique vaccinant et le matériel génétique infectant) : obtention d’un virus recombinant (composé des 2 virus).Le virus H1N1 par exemple recombinait les souches de : grippe aviaire, grippe porcine et grippe humaine) ). Le risque d’une telle hypothèse de recombinaison virale chez un individu vacciné reste très faible mais dès lors que l’on vaccine des milliards de personnes, pose la question de la stratégie vaccinale.
NE DEVRAIT ON PAS par SECURITE utiliser des technologies de vaccination déjà expérimentées antérieurement et qui ont fait leur preuves ?
Christian Velot fait un APPEL à la PRUDENCE: » N’AJOUTONS PAS A L’INCERTIDUDE et à l’IMPREVISIBILITE d’un VIRUS, l’INCERTITUDE et l’IMPREVISIBILITE d’une TECHNOLOGIE.
Dominique Outin
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